Depuis quelques années, faire attention à la composition de ses produits cosmétiques est devenu très tendance. Les ingrédients toxiques en cosmétique sont le nouvel épouvantail – médiatique et marketing. En tant que consommateur, on s’improvise expert, on bannit des produits de notre salle de bain car ils contiennent un ingrédient nouvellement controversé, on passe des heures à tout scanner sur des applis… Mais qu’en est-il réellement ? A qui ou à quoi se fier dans cet amas d’informations contradictoires ? Butine Skin te donne quelques clés !
Les ingrédients toxiques en cosmétique : une vision très manichéenne
Les ingrédients toxiques en cosmétique
Tout d’abord, parlons un peu des ingrédients eux-mêmes. En bien moins de dix ans, un nombre important de composants ont été blacklistés de nos produits cosmétiques. Cela vient le plus souvent de leur effet sur notre peau et notre santé (perturbateurs endocriniens), ou sur l’environnement.
Nous nous méfions notamment des parfums et fragrances ainsi que des alcools, irritants pour la peau. Les conservateurs sont également beaucoup décriés, comme les parabènes par exemple. L’huile de palme, les dérivés de pétrole, le talc ou le silicone sont également proscrits par beaucoup d’utilisateurs.
L’un des ingrédients problématiques du moment est le méthylisothiazolinone. Cet agent de conservation très efficace est retrouvé dans de nombreux produits, mais il a été découvert que 5 à 10% de la population faisaient des allergies importantes (éruptions cutanées)… une crème pour visage anti-boutons qui donne des boutons, en voilà un drôle de concept ! Sans parler du cercle vicieux que cela implique. Le méthylisothiazolinone est interdit sur certains territoires (au Canada par exemple, ou en France dans les produits non-rincés) mais peut être importé sous un nom différent dans des produits fabriqués dans d’autres pays… (oui, on est d’accord avec toi, c’est bof. Très bof…)
Les “bons” produits
En opposition à ces produits contenant des ingrédients toxiques, on trouve les bons produits. Mais quels sont-ils ?
Aujourd’hui, tout le monde y va de son avis et s’improvise expert. C’est le cas dans beaucoup de domaines, pas de raison que les cosmétiques y échappent ! Mais heureusement, certaines applications proposent de t’aider à faire le tri.
Yuka, Mireille App, QuelCosmetic ou encore INCI beauty te diront si oui ou non, ton produit est “bon”. Elles fonctionnent généralement par pastilles couleur ou pourcentage. Chaque ingrédient toxique en cosmétique fera baisser la note du produit. En indiquant ce qui est problématique dans un article (et pour certaines pourquoi), elles te permettront de savoir quels sont les produits à garder ou à proscrire !
Pourtant, au sein de Butine, nous ne sommes pas complètement convaincues par ces applications (on en reparle juste après !) mais nous ne pouvons pas ignorer cette tendance. On t’indique notre note Yuka sur nos fiches produits et tu peux bien entendu copier-coller notre liste INCI dans ton app préférée !
Les ingrédients toxiques en cosmétique : Les nuances à apporter
Certaines nuances sont à apporter à cette vision très binaire : comme on te le dit chez Butine, rien n’est jamais tout blanc ou tout noir !
Les limites des applications
Ces applications sont à prendre avec quelques précautions.
Elles sont tout d’abord très manichéennes : c’est très bon ou très mauvais.
Si un ingrédient est référencé potentiellement problématique, ton cosmétique passera dans le rouge, sans prendre en compte son interaction avec les autres ingrédients par exemple. C’est par exemple le cas des allergènes qui sont souvent mal notés… alors qu’un allergène est mauvais pour une personne allergique – pas pour les autres !
On peut également noter que les marques peuvent financer les applications . Cela peut biaiser la notation. A ne pas prendre aveuglément, donc !
Le poids du marketing
Certains ingrédients sont diabolisés par le marketing, qui a un poids énorme dans la vente des produits cosmétiques.
On peut prendre l’exemple des parabènes : ces agents de conservation sont très efficaces à faible dose et sur un large spectre de microbes. Il y a des années, des études ont été faites montrant que cette classe de conservateurs était dangereuse. On sait aujourd’hui que ces études contenaient beaucoup d’erreurs. De plus. après études complémentaires, il a été démontré que ces produits ne sont pas dangereux en cosmétique tant qu’ils sont utilisés au pourcentage autorisé.
Cependant, depuis les premières études, le marketing a totalement diabolisé les parabènes, les rendant inutilisables dans nos produits, tant il est mal vu par le grand public.
Effet cocktail, effet d’accumulation, etc.
Ce qui est rarement pris en compte, c’est que les ingrédients ne sont jamais isolés !
Effet cocktail = mélange des ingrédients
En effet, un produit est constitué d’un ensemble de composants et nous n’utilisons pas qu’un produit dans notre journée ; il est important de retenir que ceux-ci interagissent entre eux !
Cela peut être positif comme négatif. Lors de l’élaboration d’une formule, les chimistes peuvent contrebalancer des effets indésirables d’un ingrédient par un autre (un bon conservateur asséchant légèrement la peau sera compensé par un bon hydratant, par exemple).
Exposition différente
Les créateurs de ces formules prennent également en considération le type d’exposition : on n’évalue pas pareil un produit gardé toute la journée sur le visage d’un produit que l’on va immédiatement rincer.
Ces mélanges montrent bien que d’évaluer un produit pour chacun de ses composants sans regarder l’ensemble ne fait pas grand sens.
Effet d’accumulation
Enfin, il est impossible pour les experts d’évaluer le nombre d’exposition à un ingrédient tous produits confondus. On utilise rarement un seul produit dans notre routine beauté : si le pourcentage d’un ingrédient n’est pas nocif, à première vue, l’accumulation dans une, deux, trois crèmes ou huiles portées au quotidien peut finir par avoir des influences !
Hors cosmétiques, l’exemple le plus flagrant de cet effet d’accumulation est celui des pesticides. Un pesticide, une fois de temps en temps, ne pose pas de problème. Mais le fait de les retrouver dans tous les aliments est problématique.
Mais du coup, comment faire ?
Si les produits ne sont pas uniquement bons ou uniquement mauvais et qu’il faut se méfier des applications, comment s’en sortir ? Comment trier les ingrédients dangereux en cosmétique ?
La solution est dans le titre de notre article : tout est dans la nuance !
Très honnêtement, il n’y a pas de solution magique, mais voici quelques conseils qui peuvent t’aider.
Tout d’abord, fais confiance aux experts !
Il ne faut pas oublier qu’un produit n’arrive pas sur le marché sans de nombreux tests. C’est en laboratoire que la formule est imaginée et créée. Une fois que les premiers tests sont concluants, la formule est envoyée à la société de production qui va lancer une première production, et sera à nouveau aussi testée. A chaque changement dans la formule d’un produit, celui-ci doit repasser toutes les phases de test !
Lorsqu’un doute est émis à propos d’un composant quant à sa dangerosité, un comité d’expert est réuni par les organismes réglementaires. Toxicologues, biologistes et chimistes se penchent sur toutes les recherches scientifiques qui ont été faites sur l’ingrédient en question. Ils évaluent ensuite s’il faut retirer ou diminuer la concentration de cet ingrédient.
En vrai, ce n’est pas tant le formulateur expert qui travaille dans le noir avec des yeux jaunes écarlate, le méchant. Car lui travaille avec un cadre ultra-précis et ne demande pas combien d’ingrédients toxiques il va pouvoir rajouter. Par contre, on n’en dira pas autant pour le responsable Marketing qui travaille hein? Le Marketing de la peur n’aura jamais fait autant vendre.
Respecte tes convictions et tes ressentis
Comme on en a déjà parlé dans notre article sur le naturel et le synthétique, on ne peut pas mener tous les combats de front : 100% naturel, 100% bio, 100% sain, 100% respectueux de l’environnement, 100% socialement éthique, 100% français, 100% végan… et on en passe !
Lorsqu’il s’agit de blacklister un ingrédient, choisis ce qui est le plus important pour toi, cela constituera un premier filtre dans le choix de tes produits.
Également, écoute tes ressentis et ton propre fonctionnement : chacun a une peau et un corps différent, a ses propres allergies, ses préférences… cela doit être prioritaire !
Limite le nombre de produits que tu utilises
Pour éviter au maximum l’effet cocktail ou l’accumulation, une solution est de limiter le nombre de produits que tu utilises sur ta peau. Cela va un peu à l’encontre de la mode du layering (cette tendance qui consiste à empiler les soins les uns sur les autres) mais d’une part, tu vas y gagner du temps, et d’autre part, tu y gagneras de l’argent !
Le savais-tu ? Notre soin butine est tout en un (crème hydratante, soin solaire et protection). L’avantage est triple : c’est plus économique, ça va vite et tu évites d’étouffer ta peau sous des couches de produits !
Utiliser les applications… mais de la bonne façon !
Les applications ne sont pas idéales, mais elles peuvent être une première piste. Certaines applications (Yuka par exemple, mais c’est aussi le cas de MireilleApp) vont un peu plus loin que simplement donner une note : elles te listent les raisons pour lesquelles il faut te méfier d’un produit.
Ainsi, en voyant si un ingrédient est déconseillé car il est allergène, nocif pour la planète, issu d’origine animale ou encore irritant pour la peau, tu pourras choisir si oui ou non tu veux essayer ce produit !
Certaines applications présentent également pour chaque ingrédient dans le rouge l’étude qui le montre. De quoi aller un peu plus loin dans tes recherches !
Enfin, elles peuvent te dire si le produit est déconseillé pour une catégorie de personnes particulièrement : femmes enceintes, enfants, personnes à la peau atopique…
Une fois toutes ces cartes en main, c’est à toi de décider – en toute connaissance de cause, maintenant !
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Et toi, comment choisis-tu tes produits ? Y a-t-il des ingrédients bannis de ta salle de bain ?
On espère t’avoir aidé à y voir plus clair – et t’avoir donné les clés pour un tri plus précis !